Robert Kirkman commence à avoir une petite notoriété dans le monde du comics. Cela est dû au succès incroyable de Walking Dead. Mais un autre de ses bébés vient de nous parvenir il y a peu : Le Maître Voleur, Thief of Thieves en VO. Point de zombies ici, seulement le plus grand voleur de tous les temps. Non, pas Arsène Lupin, Conrad Paulson, connu sous le nom de Redmond, le maître voleur !
L’histoire :
Derrière l’identité de Conrad Paulson se cache en réalité celle du plus grand des voleurs. Rien n’est hors de sa portée, sauf la vie qu’il a dû laisser derrière lui. Aujourd’hui, il tente de renouer avec celle qu’il n’a jamais cessé d’aimer et de retrouver la trace de ce fils qu’il connaît à peine. Si possible, avant que le FBI ne mette la main sur lui. Mais son passé a vite fait de le rattraper…
Robert Kirkman est un scénariste très prolifique. Beaucoup d’idées germent de son esprit. Mais comme il ne peut s’en occuper pleinement, il en confie l’écriture à d’autres auteurs. Ainsi nous retrouvons Nick Spencer (Ultimate X-Men, Superman…) sur ce titre, accompagné de Shawn MartinBrough au dessin (Batman, DMZ…). Un duo assez prometteur pour cette série qui se rapproche un peu de ce que l’on a pu voir dans la série des films Ocean’s… 11, 12 ou 13. Ce n’est d’ailleurs pas innocent puisque beaucoup de lecteurs reprochent à Kirkman de faire des séries plus ou moins formatées pour une adaptation TV ou cinéma. La preuve avec Walking Dead.
Mais revenons en à la série en elle même. Conrad décide de se ranger. Après des années de vol qui lui ont sans doute coûté sa vie de famille, il veut maintenant rattraper le temps perdu. Mais quand on est le meilleur, difficile de raccrocher. Entre l’agent du FBI qui fait un blocage et rêve de coincer Redmond, un commanditaire qui perdrait beaucoup avec la retraite de son meilleur élément… Sans parler des autres voleurs, qui profitaient pleinement des capacités de planification du maître lorsque qu’ils étaient réunis sur de mêmes affaires.
Nous avons un scénario digne de TV où même de cinéma pour ce premier tome. Nous y trouvons ce qu’il faut de rebondissements, de surprises, de trahisons et de flash-back pour mettre en place le personnage et l’intrigue.Conrad est un personnage très charismatique, assez attachant par ses choix, ses regrets et sa volonté de rattraper les choses à sa façon. La galerie des personnage est assez simple, avec quelques développements sur son assistante dont le personnage est rendu très ambiguë. Le scénario se déroule très bien, il se laisse lire agréablement.
Clairement il rappelle ce que l’on a pu connaitre dans Ocean’s Eleven dans un sens. Mais seulement par petites touches. Le reste est totalement original et loin de la bande All-Star réunie autour de Georges « What Else » Clooney. D’ailleurs l’amalgame entre les deux héros est vraiment aisé. Bel homme, plutôt intelligent, charismatique… Les deux personnages se rejoignent en reprenant à la perfection les canons de ce genre là.
Le dessin apporte un côté cinématographique au titre ou en tout cas télévisuel. Les plans sont très proches de story-board pour certains. Cela pousse un peu plus encore le côté grand spectacle de l’oeuvre. Les traits des personnages sont globalement bons. Conrad est très anguleux, et le dessinateur lui donne un air très renfermé, peut être perdu dans ses pensées… On ne sait pas. Tout à l’opposé de son assistante, Celia, qui est très expressive, souvent sans retenue. L’attention portée sur les personnages se ressent clairement. Les fonds sont donc moins détaillés, mais cela ne gêne en aucun cas la lecture. Au final le rendu est plutôt bon, agréable à l’oeil, sans doute aussi grâce à une très bonne colorisation de Felix Serrano. On oublie bien trop souvent l’importance des coloristes dans la bande dessinée en général.