# Test PS3

Rocksmith

 

Voilà bientôt deux mois que Rocksmith a débarqué en avant-première sur ma console. Autant vous dire que ces deux mois ont été chargés de sang, de sueur et de dur labeur. Mes doigts sont enfin insensibles, une épaisse couche de corne s’est formée au bout de mon index gauche et les ultimes mesures de Sweet Home Alabama n’ont plus de secret pour moi. Revue de détail.

Previously, on Vie de Geek.

 

Je ne vais pas vous refaire la preview, mais pour résumer vite fait ce qu’est Rocksmith :

 

  • une vraie guitare électrique,
  • un câble USB,
  • un jeu avec 50 chansons,
  • des tonnes de tutos en vidéo,
  • des jeux d’arcade basés sur les techniques de guitare,
  • du fun, du fun, du fun et bordel, une VRAIE guitare !!!

Bref, vous branchez votre vraie guitare électrique sur votre console et à vous les minettes ! Bon, va falloir bosser un peu quand même, hein.

 

Good enough

 

Le jeu s’articule autour de concerts à la difficulté progressive qui vous mèneront de salle en salle à travers le pays (sans doute les US). Pour chaque concert, une liste de chansons vous est proposée, mais celle-ci n’est en rien imposée. Chaque concert réclame un certain nombre de chansons et une durée minimale, mais vous êtes libres de choisir votre set-list parmi les titres à votre disposition.

Avant de passer au concert, vous allez devoir vous entraîner. Comme dans un Guitar Hero, chaque note jouée juste et au bon moment vous rapporte des points. Les chansons sont toutes notées sur 100.000 points. Deux seuils sont définis : un premier qui valide votre performance et un second qui sert à gagner des bonus sous forme de pédale d’effet (on y reviendra). Si vous êtes suffisamment bons, la répétition est validée et vous passez à la chanson suivante. Quand toutes les chansons sont validées, vous avez accès à la salle de concert. Si la répétition se fait à votre rythme, chanson par chanson, le concert en revanche se fait d’une seule traite. Et si vous êtes vraiment bons, alors vous déverrouillerez des chansons inédites sous la forme d’un rappel sous les hurlements de la foule en délire (mal faite, d’ailleurs, la foule en délire, on y reviendra aussi).

 

Chaque chanson et chaque concert vous rapportent donc des points, et votre personnage gagne des niveaux, vous permettant ainsi d’accéder à de nouvelles salles de concert.

La progression de la difficulté proposée par le jeu est assez bien calibrée. Chaque nouveau concert apporte son lot de nouveautés techniques. On apprendra d’abord les hammer-on et les pull-off, puis les glissées, les bends, et ainsi de suite. Dans les premiers morceaux, on jouera essentiellement la ligne mélodique des morceaux, puis arriveront les premiers accords de puissance et les arrangements entre la partie mélodique et la partie rythmique. À chaque nouveauté, un tutoriel vidéo viendra présenter la technique correspondante et un petit entraînement vous permettra de vous familiariser avec cette dernière.

Bien entendu, la liste des chansons de base ainsi que des chansons bonus est disponible à tout moment pour rejouer une chanson qui vous a plu dans la salle de votre choix. La plupart des chansons sont disponibles dans plusieurs arrangements : soit la ligne mélodique, soit les accords, soit un ou plusieurs arrangements « combo » qui mélangent ligne mélodique, ligne rythmique et accords. Ces arrangements « combo » sont d’ailleurs souvent les plus sympas à jouer.

 

I Want Some More

 

Lorsqu’une nouvelle technique est utilisée dans une chanson, en plus du tuto vidéo, un défi technique vous est proposé. Ce défi technique est en fait un court morceau, genre création plus ou moins originale pour le jeu, faisant appel exclusivement à la technique en question. Comme pour les chansons, 100.000 points sont à gagner et des médailles bronze-argent-or viennent sanctionner vos résultats.

Le jeu permet également de répéter selon plusieurs modes une chanson particulièrement délicate, section par section. Les modes d’entraînement proposent soit un entraînement libre où le jeu vous laisse jouer à votre rythme, soit un entraînement par niveau, où chaque section réussie à 100% est reprise au niveau supérieur. Très utile pour travailler le solo d’Angela de Jarvis Cocker.

 

À côté du jeu proprement dit, des concerts et des tutos, se trouve une section un peu spéciale : le Guitarcade ! En clair, 8 jeux d’arcade basés sur l’utilisation de la guitare et des techniques associées :

 

  • Ducks : un genre de Space Invaders où il faut descendre des canards avant qu’ils ne s’envolent en grattant la bonne note sur la corde la plus grave ;
  • Super Ducks : pareil, mais cette fois, les canards ripostent et les 6 cordes sont utilisées !
  • Super Slider : déplacer des blocs de couleur en slidant sur les cordes ;
  • Big Swing Baseball : le jeu le plus mignon du lot, vous incarnez un batteur de baseball et vous devez taper la balle grâce à une note sur n’importe quelle corde, parfois avec un bend ;
  • Quick Pick Dash : une course d’autruche grâce à la technique du trémolo ;
  • Dawn of the Chordead : abattez les zombies avec des accords ;
  • Harmonically Challenged : un jeu à la Simon ;
  • Scale Runner : montez ou descendez les gammes pour courir sur des blocs de couleur.
 

 

Les jeux se déverrouillent en fonction de certains paramètres, comme par exemple quand vous vous qualifiez pour un concert ou bien quand vous réussissez un défi de technique.

Vous avez également accès à un gestionnaire d’ampli et de pédales d’effet. Vous pouvez pré-régler 3 sets complets que vous attribuez à une touche de la manette (carré-triangle-rond sur PS3), set que vous pouvez activer pendant une chanson. Le nombre d’amplis est assez conséquent et le nombre de pédales tout simplement gigantesque. Les combinaisons ne sont pas infinies, mais il y a largement de quoi faire puisque, comme dans la réalité, vous pouvez mixer pédales et amplis dans un peu tous les sens, le choix du micro et du baffle étant lui aussi laissé à votre entière discrétion. La plupart des paramètres des pédales sont également réglables individuellement.

 

Outre le jeu solo, Rocksmith propose un mode multijoueur (local uniquement si j’ai bien suivi) que je n’ai pas pu essayer (il vous faudra donc deux guitares et deux câbles USB). Un magasin en ligne de nouvelles chansons est bien évidemment dispo, mais à l’heure où j’écris ce test, le magasin sur le PSN français n’est pas encore ouvert.

 

 

Enfin, pour les collectionneurs, en fonction de votre niveau dans le jeu et de la réussite aux concerts, vous pourrez choisir une nouvelle guitare dans le jeu. Toutefois, ceci ne semble avoir aucune influence ni sur votre son, ni sur vos performances derrière la vraie guitare ! 😀

 

(I Can’t Get No) Satisfaction

 

Un mot sur la technique du jeu proprement dit. Rien d’extraordinaire au niveau visuel, on n’est pas dans un FPS ici. La partition peut défiler de façon « à la Guitar Hero » ou bien en version tablature plus classique. Les paroles des chansons défilent également en haut de l’écran, façon karaoké et vous pouvez même brancher un micro sur la console pour chanter en même temps que vous jouez de la guitare. Cela n’a toutefois aucune influence sur le jeu, c’est juste pour le fun.

Les menus du jeu se déroulent sur fond de studio de répétition en 3D. Les concerts sont un mix entre décor 3D et une foule en vidéo. Et pour le coup, ça rend pas super bien. On sent bien que pour faire une foule de 300 personnes, les développeurs ont copié-collé les mêmes 10 personnes 30 fois. La résolution de la vidéo est très faible et c’est assez moche (même si ça donne un léger côté vieux clip de rock des années 70). Toutefois, la foule est vivante. Elle applaudira si vous jouez correctement, ou bien restera de marbre si vous êtes un manche.

L’ergonomie du jeu est largement perfectible. La navigation dans les menus sur PS3 n’est pas vraiment optimisée. Tant que vous restez dans la logique des concerts, ça va, mais dès que vous sortez du menu « Concert », c’est un peu la misère. Les transitions sont assez lentes et l’enregistrement de votre progression est affreusement long. Même si une mise à jour récente du jeu a sensiblement amélioré les choses, on est encore loin de la fluidité des autres jeux du même genre.

 

Plug-in baby !

 

Ouais, je sais, je vous bassine avec cette chanson de Muse, mais que voulez-vous, je l’adore. C’est avec cette chanson que j’ai réellement commencé à me sentir l’âme d’un vrai guitariste, à vraiment prendre mon pied. Le gros son qui tâche avec de la disto, y’a que ça de vrai de toute façon.

Qu’ai-je donc appris au cours de ces 2 mois ? Tout d’abord, que malgré mes années d’étude de piano derrière moi, jouer de la guitare n’est pas une mince affaire. La position de la main gauche n’est pas totalement naturelle. Ensuite, que ça fatigue de jouer pendant 2 heures d’affilée. Et que faire l’aller-retour permanent entre mon écran pour lire la partition, le manche pour positionner la main gauche et la table pour aller gratter la bonne corde donne rapidement le tournis. Mais les résultats sont là. Ho certes, je suis encore loin d’un Yngwie Malmsteen, mais je commence à me débrouiller.

 

 

Durant ces deux mois, j’ai joué environ 3 heures par semaine, sans doute un peu plus au début. C’est un rythme qui n’est pas très soutenu mais qui permet à la fois de progresser et de ne pas trop se flinguer les doigts. J’ai l’air d’insister lourdement sur ce point, mais je me suis réellement fait mal au tout début, alors que je voulais jouer encore et encore. Les cordes métalliques, ça cisaille…

Il faut être très clair vis-à-vis de Rocksmith. Ainsi que je l’avais déjà dit lors de la preview, Rocksmith tient plus de la méthode d’apprentissage que du jeu. Ceux qui s’attendent à retrouver un Guitar Hero en mieux seront sans doute déçus. Rocksmith demande de l’investissement, personnel et financier (180 € le bundle avec une guitare Epiphone Les Paul Junior), avant de pouvoir commencer à s’amuser. Pour moi, le déclic s’est produit vers le 3e concert du jeu. Les deux premiers concerts, c’était la découverte non seulement du jeu mais surtout de la guitare. Je partais toutefois avec un solide bagage musical qui m’a permis de trouver rapidement mes marques, mais les deux premiers concerts, j’ai surtout lutté pour faire de bons scores. À partir du 3è concert et de quelques chansons jouées seules, j’ai commencé à m’amuser et à avoir l’impression de réellement jouer la chanson. Cela représente déjà facilement une quinzaine d’heures de jeu et donc quelques semaines de temps réel. Mais à présent, je m’amuse réellement à découvrir de nouvelles chansons, et je prends beaucoup de plaisir à rejouer mes préférées (je vous ai dit pour Plug-in baby ?).

 

La méthode montre toutefois quelques limites. Apprendre un morceau spécifique par cœur demande beaucoup d’efforts, d’autant plus que le jeu souffre de quelques problèmes d’ergonomie. Pour le moment, je suis encore incapable de jouer un morceau sans l’aide visuelle du jeu, même si certains riffs finissent par devenir automatiques (dans Unnatural Selection de Muse par exemple… :grin:). Les techniques de base (les trucs à la base de base quoi) sont abordées en vidéo mais il n’y a évidemment pas de prof derrière vous pour corriger une mauvaise position ou vous expliquer une approche différente. Encore une fois, la réussite de l’apprentissage dépend directement de votre motivation.

RDV prochainement pour la mise à jour de la date de sortie définitive de Rocksmith chez nous, et en attendant, vous pouvez également consulter le site officiel d’Ubisoft.

 

Note sur 10 9
Pari réussi pour ce Rocksmith : je voulais apprendre la guitare, c'est chose (presque) faite ! Dur mais gratifiant, le jeu possède bien des qualités et malgré quelques défauts techniques, c'est une vraie réussite. Riche, complexe, bien pensé, c'est ZE jeu de guitare pour tous ceux qui ont voulu s'y mettre un jour mais n'ont jamais osé franchir le pas.
  • Une vraie méthode d'apprentissage.
  • Une difficulté progressive bien dosée.
  • Des tonnes de tutos en vidéo.
  • Des détails techniques qui ternissent un peu l'expérience.
  • Ça ne remplace pas totalement un vrai prof.

à suivre

Commentaires

6 réponses à “[Test PS3] Rocksmith”

  1. Kaar dit :

    Question con : à déconseiller aux daltoniens?

    • Pras dit :

      Autant que guitar hero , les couleurs aident mais le placement est le plus important ( et puis ça fera tout de même des variations )

  2. Kaar dit :

    Merci 😉

  3. Choueps dit :

    Yes yes ce « jeu » est pas mal mais il faudrait poser sa TV à plat sur une table basse pour éviter les AR manche écran… pour les débutants comme moi ! Certaines phases d’accords sont confuses à l’écran …genre toutes les pièces det tétris m’arrive sur la tronche !
    La difficulté qui s’adapte c’est bien et la track list est bonne alors on y va les yeux fermés et attention les doigts :mrgreen:
    Et le cablâge….hdmi + sono ou autres ? Moi je suis cablé en yuv+gd et il y a un chouilla de décallage entre le gattrage et le tirage ;’) Aussi l’accordeur interne au jeu n’est pas ce qu’il y a de mieux 😕

  4. Shooter dit :

    Pour les A/R avec l’écran, oui, c’est un peu pénible au début. Maintenant, sur certains riffs (de Muse… 🙂 ), je gratte sans regarder l’écran parce que je les connais par coeur.
    L’accordeur du jeu est… très moyen. J’ai fini par accorder ma guitare pour de vrai avec un accordeur électronique de base, tout de suite c’était bien mieux. J’en ai un peu chié pour le Drop-D ceci dit (pour Muse… 😆 ).

    Côté câblage, la PS3 est reliée en HDMI à mon ampli HC et balance l’image sur un vidéo-projecteur. Il y a un léger décalagle, mais rien de rédhibitoire. J’ai toujours eu l’habitude d’anticiper un peu avec les Guitar Hero, là je fais pareil.

    • Jamman dit :

      Pour supprimer le décalage il suffit de brancher la PS3 en analogique côté son… Vu que le signal est de ce format il ne sert à rien de le faire passer par de l’hdmi si ce n’est à créer cette latence. Bref brancher la PS3 en direct sur une chaîne hifi ou mieux sur homme cinéma ou barre de son en optique et plus de décalage.