Je vais dire quelque chose de très néophytes. Je connais à peine les Shojo, pourtant j’en ai lu quelqu’uns mais le genre a des codes complexes, que je trouve parfois difficile d’accès. Moto Hagio n’était pour moi qu’une lointaine « shōjo manga no kami-sama » , la boss du game du Shojo, inacessible. Cette anthologie arrive à point pour découvrir deux pans de son talent, le drame humain et la science-fiction .
Un recueil d’histoires courtes en manga avec une thématique de science-fiction, j’ai été conquis rien que par le pitch, puis à la lecture, j’ai vu l’ampleur du talent. Ce n’est pas simplement de la SF, c’est de la bonne SF, celle qui te fait réfléchir sur la limite de la science et de l’humanité.
« Un rêve ivre » est une ode à l’amour à travers les âges, c’est étonnamment proche d’un film comme The Fountain (et j’adore ce film). Quant à « Nous sommes onze !« , il vous plonge dans un huis clos survivaliste pour finir sur un space-opera politique, c’est intense. Cette anthologie est agréable à lire, le dessin nostalgique va parfaitement avec l’œuvre et je trouve qu’il est super agréable de la lire dans ce grand format qui donne encore plus d’espace aux dessins de Moto Hagio. La particularité de Moto Hagio est de remettre constamment le genre dans son récit, ce qui donne une touche de modernité très agréable.
AHAHAHAHAHAH, vous n’allez pas rire, autant la première anthologie m’avait séduit avant même de l’ouvrir. Sur celle-là, je l’ai ouverte avec plein de préjugés. Quel sot j’ai été !
De l’humain, il est question, du drame de l’humain, du drame de l’amour, de la solitude, des relations parentales. « La Princesse iguane », « Mon côté ange », « Le Pensionnat de novembre », « Pauvre maman » et « Le Coquetier ». Autant de récits complètement dramatiques, j’ai pleuré, ouais vraiment, parce que c’est puissant, intime, ça vous parlera forcément comme le font tous les grands drames. Dans « La princesse iguane », elle nous parle de sa vision de la maternité et de sa relation avec sa maman, une sorte de mythe autobiographique, franchement, c’est un chef-d’œuvre rien que cette petite histoire. Le reste est du même ton avec son lot de rebondissement.
Lisez cette anthologie, c’est digne de Shakespeare dans le drame et avec en plus un dessin éthéré, les personnages semblent irréels donnant un côté mystique à ces drames. J’ai adoré.