Il n’y a pas photo, tout joueur chevronné, à la mention de « Jeu de Rôle Massivement Multijoueur » pense assurément à World of Warcraft (bon d’accord, les dinosaures pensent à Runequest… ). Chacun sait que dans le royaume du meuporg, les studios de développement ont bien du mal à s’imposer face au châtelain en place. Et pourtant, il y a un jeu, sorti à peu près à la même période que la bête, qui a su affirmer une identité propre (fait exceptionnel, tant le genre est répétitif), en proposant un univers formé de zones instanciées pouvant être parcourues par des petits groupes de joueurs, renforçant le sentiment de « coopération », esprit qui, énorme paradoxe, est finalement peu présent chez bon nombre de MMORPG. C’était Guild Wars.
Un franc succès plus tard (enfin, un franc succès PLUS une arlésienne de six bonnes années de développement bien grasses et des millions de fans agonisant dans l’attente), sort Guild Wars 2, qui se propose de relever un défi de taille : se démarquer à la fois des mastodontes du MMO et de son grand frère. Alors, essai transformé ou pas ? Peut être bien.
Bienvenue en Tyrie
L’histoire de Guild Wars 2 se déroule en Tyrie, déjà 250 ans après les évènements du premier volet. Quelque soit la situation dans GW1 (car je l’avoue, je ne suis pas un fan de la première heure), dans le 2 c’est sacrément la mouise et pas qu’un peu. Les humains, autrefois race dominante, ont perdu bon nombre de nations et se rassemblent en Kryte, seule patrie humaine encore debout. Les Charrs (sorte de gnolls félidés) ont envahi Ascalon, l’ancienne plus grande nation humaine qui compte maintenant plus de fantômes que de vivants, et de gigantesques dragons se sont éveillés à la surprise générale (point de parchemin ancien pour prédire leur venue). Bref, la Tyrie semble aussi paisible qu’un concert de hard rock austro-hongrois et les différentes races doivent maintenant se serrer les coudes pour faire face aux dragons. C’est dans ce contexte qu’il vous est proposé de créer votre héros parmi les 5 proposés : les Humains, les Charrs, les Norns (des géants du nord), les Asuras (des gnomes dont l’intelligence n’a d’égal que l’orgueil) et la terrible fusion d’un hippie, d’un elfidé et d’un Ent que sont les Sylvaris. Premier bon point, chaque race est vraiment cool (même la redoutée fusion nommée plus haut) et possède une culture, une mentalité et une façon de voir les évènements unique. Très plaisant pour le role-play…
De plus, chaque race dispose de sa propre capitale (à l’instar de WoW) et de deux zones de départ très typées et assez jolies. L’univers offre réellement une expérience originale. Rien qu’à voir les capitales, absolument magnifiques. De ma propre expérience de joueur, j’ai été ravi de voir enfin une ville médiévale vraiment gigantesque et vivante en visitant le Promontoire Divin, capitale humaine. Les zones quant à elles sont vastes et là aussi très jolies et fourmillent de détails, de recoins cachés…
MMO classique ?
L’univers d’un MMO a bien sûr une grande importance, mais la véritable force de GW2 réside dans les innovations de gameplay. Et là, les gens d’ArenaNet ont vraiment tenté de se démarquer des MMO stéréotypés. Du point de vue des classes, tout d’abord. Exit les guérisseurs et les tanks, plus aucune classe n’est INDISPENSABLE pour terminer un donjon (franchement appréciable). À la place, toutes les classes (Rôdeur, Élémentaliste, Nécromant, Gardien, Envoûteur, Voleur, Ingénieur et Guerrier) sont capables de se soigner et demeurent assez polyvalentes. Un autre bon point va au système de compétences. S’il semble s’agir de prime abord d’un système classique de barres de compétences, il comporte quelques subtilités qui rendent le tout très agréable. En gros, les joueurs disposent de 5 compétences liées à leur équipement (une épée ne possède pas les mêmes caractéristiques qu’un arc) en plus de 3 sorts dits « utilitaires » (des compétences puissantes au cooldown longuet), un sort de soin et une compétence élite : la technique de patator interstellaire totalement abusée (du genre se transformer en robot géant et tout casser. Inoubliable). Si le nombre de compétences par classe dépasse largement le nombre autorisé par cette barre, le joueur doit de composer un « deck » répondant le mieux à la situation. Il est vraiment possible de créer son propre style de jeu avec ce système, car chaque type d’arme éviscère de façon bien spécifique. De plus, certaines compétences prennent tout leur sens ailleurs que lors de votre exploration, comme en PvP, par exemple.
GW2 propose 3 modes de jeu différents, de sorte que chacun y trouve son compte. En effet, bien sûr que je vais aller passer des heures à explorer la Tyrie, mais pourquoi ne pas faire un petit deathmatch par équipe ? Ainsi, le soft propose aux joueurs de s’affronter (une fois le niveau 80 atteint) lors de joutes par équipe dans des cartes assez bien construites et jolies ; et même si pour l’instant ce mode se limite à un jeu, la capture d’objectifs, il reste plaisant. Un autre mode PvP est lui bien plus intéressant et innovant, car il permet carrément à 3 serveurs (!) de s’étriper gaiement sur une grande carte. Le « Monde-contre-Monde » donne vraiment toute sa saveur au PvP, bien que le florilège d’effets spéciaux superposés lorsque deux cohortes se rentrent dedans pose quelques soucis de lisibilité.
Pour terminer, penchons-nous sur le système de quêtes. GW2 veut renforcer la coopération entre joueurs au moyen de ce que les développeurs appellent « évènements dynamiques ». Ce sont des events qui apparaissent dans les zones de jeu. Tantôt une attaque de bandits, tantôt une invasion de lapins, ou un dragon géant… Celles-ci placent les joueurs immédiatement dans l’action et ceux-ci doivent VRAIMENT unir leurs forces pour triompher des plus gros monstres. La coopération n’est pas du tout pénalisée, puisqu’il n’y a pas de malus d’xp et que même un haut niveau peut aider sa petite sœur après avoir vu son niveau s’adapter en fonction de la zone dans laquelle il évolue. Il est plaisant de sentir que quand on termine le monstre d’un autre joueur, on l’a pas « volé », non, on l’a juste aidé à finir plus vite !
Un bon MMO malgré des problèmes techniques
Je n’ai sûrement pas tout dit, mais vous l’aurez compris : j’ai vraiment apprécié Guild Wars 2. Son système de combat dynamique, le sentiment de coopération vraiment présent et les différents modes de jeu, vous font vraiment vivre une expérience nouvelle. Donc oui, GW2 se démarque de WoW. Lui tiendra-t-il tête ? L’avenir nous le dira. Disons que le plus gros problème vient du départ chaotique que connaît le jeu, fort de pas mal de problèmes techniques, ce qui explique la note. Mais franchement, attendez une poignée de maintenances et rajoutez deux points. Les yeux fermés.
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2 réponses à “[Test jeu PC] Guild Wars 2”
J’ai eu beaucoup de plaisir à lire cet article, voir l’avis positif d’un joueur n’entrant en Tyrie que depuis 2012 (car pour ma part, j’y étais depuis 2007) me conforte dans l’idée que ce jeu ne peux que ravir tout le monde et concurrencer véritablement WOW. Et je ne dis pas ça pour casser la license de Blizzard à laquelle j’ai eu grand plaisir à jouer, je recommande Guild Wars 2 pour l’amour des MMORPG. Ce jeu à une âme et un avenir ! Il mériterait bien un 8/10 (je sais, je chipote).
Et pour finir, continue à écrire des articles comme ça, ton style est vraiment sympa à lire ! 🙂
Très bon article! Je l’ai lu pour la critique (j’avoue que j’ai sauté le passage de l’histoire ^^) et celle ci est mieux construite que certains commentaires sur des sites plus connus. Bravo !