Collectors, éditions limitées, version deluxe, version spéciale : autant de termes marketing pour désigner des produits sortant du circuit standard de fabrication dans le but de satisfaire des fans toujours plus exigeants. Ou pas. Devant la pléthore d’offres en produits supposés « rares » qui se retrouvent sur les étalages de nos rayons de revendeurs, on est en droit de se demander si de telles appellations sont encore légitimes.
C’est la question que je me suis posée et qui m’a poussé à réaliser cette enquête en 4 parties, en me penchant sur le domaine du jeu vidéo et lancer ce mini débat : que cachent ces termes et les éditeurs abusent-ils aujourd’hui des termes tels que collector ou édition limitée, au risque d’arnaquer le consommateur ? Faut-il réglementer de façon plus stricte les termes collector et édition limitée par la création d’un label qualité ? Et en tant que consommateur, êtes-vous finalement pour ou contre ces versions produits « hors du commun » ?
Chapitre 1 – Origines
A l’origine, les termes « édition spéciale », « édition limitée » et ses nombreuses variantes tels qu’ « édition deluxe » ou « édition collector » sont des arguments marketing réservés aux produits issus du monde de l’art comme les œuvres littéraires, musicales ou cinématographiques. De nos jours, ces appellations se sont largement démocratisées et on les retrouve dans tous les domaines de consommation. Pour ne pas m’éparpiller, j’ai décidé de restreindre mon enquête sur celui du marché du jeu vidéo.
Historiquement, l’un des premiers jeu ayant bénéficié d’une véritable version limitée à ma connaissance est la Légende de Zelda : Ocarina of Time sur Nintendo 64 en 1998 : à sa sortie en effet, pour rendre hommage à la version NES qui se distinguait par la couleur en or de son support cartouche, les premiers acheteurs du jeu pouvaient repartir avec une version en or de la cartouche de jeu avant que le jeu ne soit disponible dans une couleur de cartouche normale peu de temps après. Ce qui n’enlève rien à la qualité du jeu en lui-même, fort heureusement.
Autre jeu marquant en terme d’édition limitée : Shenmue sur la console Dreamcast en 2000. La boite du jeu comprenait en plus de l’édition standard de Shenmue un cd audio avec la bande son du jeu. Il n’était possible de se le procurer qu’en réservant le jeu, sachant que cette édition ne fut tirée qu’à 20 000 exemplaires dans le monde.
Dernier exemple quelque peu spéciale car il ne s’agit pas d’une version en édition limitée mais d’un jeu qui fût produit en très petite quantité au Japon : Radiant Silvergun. Réalisé par le studio Treasure, studio célèbre pour la grande qualité de ses shoot-them-up, il est considéré comme l’un des meilleurs jeux du genre par une grande communauté de joueurs japonais et connaisseurs. Après une carrière dans les salles d’arcade, il fût porté par Sega sur la console Sega Saturn alors moribonde face à l’hégémonie de la Playstation de Sony. Le titre sera produit à 35 000 exemplaires au total pour s’écouler à 34 609 exemplaires. La popularité du jeu dépassant les frontières nippones font que le jeu reste aujourd’hui très convoité des collectionneurs et voit sa côte à l’argus s’envoler, atteignant par moment les 300€. A ce jour, Radiant Silvergun n’a jamais fait l’objet d’une ressortie par son éditeur quelque soit le support.
7 réponses à “[Réflexion] Le Jeu vidéo Collector – Partie 1”
Ce qui cloche dans les éditions limités/collector d’aujourd’hui, c’est qu’on ne sait même plus à combien elle sont limitées (Uncharted, Batman AA , Tekken 6… ).
C’est à toi la collection sur la 1er photo LOL ???
Bon pour répondre à la question je n’ai rien contre même si ça sent le marketing à plein nez personne nous oblige à les acheter ! Il m’arrive parfois de m’en procurer 🙂
Quand il y a des plus « matériels » c’est justifié, par contre les nouveaux jeux ou les seuls ajout sont des bonus IG via des codes, je trouve ça plutot médiocre.
Satisfait de Tekken 6, le sweat n’est pas en carton et l’artbook est splendide.
Mimachan> j’en parle justement dans la suite de mon enquête: patience! 😉
lenchaîneur> j’aimerai bien 😆 mais non…
Pico> c’est bien là tout le problème: les éditeurs sont en manque d’imagination pour faire des collectors et donc font dans le « trop facile », ce qui rend complètement injustifié des prix vraiment prohibitifs par moment.
Je vous invite donc à suivre la suite du dossier qui paraîtra d’ici quelques jours. Stay tuned! Et en attendant: de quel collector en votre possession bien sûr êtes vous le plus fier?
« Quand on aime on ne compte pas » tel le constat de départ, après on peut faire des collectors sur n’importe quoi on trouvera toujours des gens pour acheter. Sur les jeux-vidéo je pense que l’attrait de certains jeux qui étaient/sont/deviennent cultes est une bonne chose, qui aurait aimer une version collector des premiers final fantasy ?
Maintenant le contenu du collector joue énormément et st très discutable… Pour moi un bon collector c’est (tout dépend du jeu) : jeu dans beau boitier, BO, Making of, figurine/objet voir… teeshirt.
Un sujet vraiment intéressant 😉 Ce qui est sûr, c’est que ces éditions collector ont évolué naturellement avec l’industrie vidéoludique. Leur aspect « magique » s’est ainsi évaporé. Le coût des jeux actuels joue aussi sûrement un rôle capital. On imagine plus facilement retrouver cette magie de l’objet avec des produits réalisés par des studios moins célèbres. Encore faut-il ensuite qu’ils aient les moyens de pouvoir créer ce genre d’initiative. En tout cas, cela n’empêche pas certaines éditions d’aujourd’hui d’être très intéressantes, voire, fait rare, indispensables 🙂
Excellent dossier, excellent thème abordé.
Je n’ai jamais été branché « collector », trouvant déjà que les jeux-vidéo valent assez chers comme ça. Je n’ai jamais eu l’âme d’un collectionneur, m’intéressant avant tout au produit vidéoludique en lui-même, à l’aventure virtuelle proposée. Après je conçois parfaitement que certains soient accros aux contenus/produits/goodies rares ! 🙂