Je l’annonce tout de go, je n’ai jamais joué ni ne serait-ce que vu tourner un seul des 3 premiers jeux Thief. Et je n’ai jamais joué ni vu non plus Dishonored. C’est donc totalement vierge que l’on m’a présenté le nouveau Thief prévu pour 2014 sur PC et PS4.
Gang Bang
Dans une époque sombre où l’insécurité règne dans les ombres, les pauvres survivent tant bien que mal tandis que les riches tentent d’oublier tout ça dans des lieux de débauche. Il s’adonnent à la drogue, à la luxure, sans s’inquiéter du lendemain. C’est typiquement dans ce genre de soirée que l’on a toutes les chances de finir dans une partouze. Imaginez un peu, l’Agent 47 (Hitman) qui fricotterait avec Faith (Mirror’s Edge), rapidement rejoints par Sam Fisher (Splinter Cell), Adam Jensen (Deus Ex HR) et Nathan Drake (Uncharted), le tout dans la chambre de Corvo (Dishonored), parti acheter à boire. De cette nuit de folie naîtrait Garrett, protagoniste principal des jeux Thief. On ignore qui pourrait être le vrai père, mais il y a un peu de chacun en lui.
Eidos Montréal profite du lancement des consoles next-gen (PS4) pour donner suite aux aventure du maître-voleur tout de cuir et de noir vêtu, seuls ses yeux « vairons » cernés de mascara dépassant du dessus de son cache-nez. Armé de son arc rétractable, cet amoureux du vol reprend du service pour s’adonner à sa passion digne d’une pie SM.
Démonstration furtive
L’éditeur nous a présenté les principales fonctionnalités du jeu à travers 2 demos :
La 2nde est une démo technique conçue il y a un an pour un usage interne à Eidos. Assez courte, elle présente néanmoins l’effort d’optimisation de l’Unreal Engine 3 soutenu par le hardware next-gen (et PC) qui permet vraiment de pousser le sens du détail afin de gagner en immersion. Les textures sont beaucoup plus fines et variées et le travail sur la lumière et les ombres est fantastique. Le minimum, pour un jeu où le perso doit se dissimuler dans l’ombre 😉
Perdu dans un bâtiment en flamme, Garrett a pu croiser de la fumée et du brouillard volumétrique vraiment impressionnants, ainsi qu’une densité rare de particules, le tout calculé en temps réel et sans temps de chargement puisque les quantités « folles » de RAM permettent désormais de tout précharger.
Alors oui, les graphismes HD sont vraiment ultra détaillés, mais le moteur 3D demeure assez daté, si bien que visuellement ça ne casse pas 3 pattes à un canard. On pouvait s’attendre à mieux pour un jeu next-gen. Mais après tout, vous êtes là pour voler de l’argent en masse ou pour compter les pierres sur les murs des maisons ?
La 1ère démo, intitulée Heart of Blossoms, a le mérite de présenter une grande majorité des fonctionnalités de Thief. Parcours scénarisé d’une mission (pour les besoins de la démo), Garrett traverse différentes phases de gameplay afin de pénétrer dans une maison close et d’y dérober un étrange médaillon appartenant à un architecte binoclard de la ville : Théodore Eastwick.
Les différentes phases de gameplay présentées sont une phase d’introduction à la mission, une course-poursuite, un peu d’escalade, l’infiltration, la recherche/réflexion/vol et enfin l’exfiltration. Cette variété permet de ne pas s’enliser dans une routine lassante. Surtout que le skill de level design hérité de l’expérience de Deus Ex HR permettra sans doute de vraiment trouver son petit chemin bien à soi et propre à son style de jeu.
Les infiltreurs vont s’infiltrer
Après s’être introduit dans la « City of Chains » dissimulé dans une charette, Garrett se dirige vers la maison close de Xiao Xiao afin d’accomplir son objectif. Cependant Thief étant un jeu d’infiltration pure, hors de question de rusher et tout défoncer. On reste tapi dans l’ombre, passant de l’une à l’autre à l’aide d’une roulade (dash), et en attendant que le garde ait le dos tourné. Si ce n’est pas le cas, on choppe quelque chose, n’importe quoi, une bouteille (un rat mort, le bébé de la voisine etc 😀 ), et on le jette pour distraire le garde. Si jamais on a rien sous la main, on peut se servir des flèches à eau de notre perso pour éteindre le feu qui éclaire la rue et réchauffe le soldat. Ce dernier le rallumera, mais ça laisse le temps de passer. Sinon au pire, doit y avoir un moyen de grimper sur un balcon et de le contourner. Mais pensez bien à ramasser tous les objets de valeur qui traînent, et qui vous font de l’œil (de verre).
Donner c’est donner, reprendre c’est voler
Voilà grossomodo l’idée du jeu. De l’infiltration, de l’infiltration, et encore de l’infiltration. Car Garrett n’est pas un combattant, loin de là. Il se débrouille avec ses outils et reste invisible. Sauf peut-être le temps d’assommer un garde par derrière, avec sa matraque (BlackJack). Mais il dispose également d’un arc rétractable, d’un grappin, de crochets pour les serrures, et de différents types de flèches. Tout ce petit bazar peut être utilisé conjointement à la capacité de « Focus« , une sorte d’instinct qui révèle en un coup d’œil (de verre) tous les éléments importants (décors, loots, ennemis, passages possibles…) C’est la mode visiblement (Deus Ex HR, Hitman Absolution et Tomb Raider).
Est-ce que Square Enix aurait une licence technologique à rentabiliser ? 😀
Vous aurez également l’occasion de combattre (si vous foirez votre in/exfiltration), ce qui vous fera découvrir un système de combat assez novateur et nerveux. La capacité de focus vous permet de ralentir un peu l’action, le temps pour vous d’accomplir des sortes de QTE, en baladant un curseur à l’aide de votre joystick sur différents points clés anatomiques. De quoi choisir si l’on préfère briser une clavicule, retourner un genou, ou casser un tibia. Garrett n’est pas un tueur (c’est pire en fait haha ! mot-dièse tétraplégie). Mais c’est en revanche un très bon voleur qui pourra jouer les pickpockets, voire même de dérober 2 boucles d’oreilles et un pendentif sur la même personne, et ce en un clin d’œil (de verre).
Darker than Black
En ce qui concerne l’univers du jeu, il risque de vous plaire, bande de petits gothiques ! L’ambiance dégouline de noirceur et de malaise. Tout est sombre et glauque à souhait. Par exemple, à peine arrivé en ville, vous assistez à des pendaisons dans la rue. Ça refroidit un peu pour emménager, non ? Mais peut-être pas autant que les charrettes où s’amoncellent les cadavres. Bonne ambiance dans la City of Chains :3
Car Eidos Montréal a bien compris que tout jeu qui se veut respectable doit désormais proposer un arc une ville vivante qui fourmille de détails. Pratiquement un personnage à part. C’est pourquoi la DA, bien qu’un peu particulière, vous entraîne dans les abysses d’un monde médiévalo-industriel. (Oui oui, vous avez bien lu.) Il s’agit visiblement de l’univers bien singulier de Thief, dans lequel des chevaliers en armures côtoient sans sourciller des machines du 19ème siècle. Plutôt bizarre, mais pourquoi pas. On a même eu droit à un morceau d’Edith Piaf, c’est dire…
Merci, Garrett.
Restez attentifs, on vous en reparlera très certainement bientôt, au moins lors de sa présentation à l’E3. D’ici là, on surveille ce reboot pour vous. On l’a à l’œil (de verre).
Une réponse à “[Preview] Thief”
Quel bâtard ce Garrett ! Il a volé tous les commentaires 😀