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Si je vous parle de George R.R. Martin, vous pensez tout de suite à Game of Thrones, la série tirée de la saga des romans Le Trône de Fer (et si vous ne pensez pas immédiatement à cette série, va falloir y remédier et foncer tout droit vous plonger à corps perdu dedans parce que méfiez-vous, « Winter is coming », ‘vaut mieux être prêt ! o_O).
Mais bon voilà, George R.R. Martin n’est pas un écrivain tout jeune et au moment du Trône de Fer, il n’en était pas non plus à son coup d’essai. Avant cela, il y a aussi eu [amazon_link id= »2207109887″ target= »_blank » container= » » container_class= » » ]Armageddon Rag[/amazon_link] que l’on a vu ré-édité en France cette année, porté par le succès du Trône de Fer (il a été publié pour la première fois en France au milieu des années 80).
Rock ‘n’ roll baby!!!!
Dans ce roman, ils sont loin les rois de Game of Thrones et leur envie de grandes conquêtes. Ce roman nous plonge dans les années 80, ces années où les hippies des 70s se sont bien rangés, ont oublié leurs revendications et leur envie de vivre dans la paix d’amour, d’eau fraîche et d’herbe avec Hendrix, Lennon, Simon et Dylan au son.
Le personnage principal est Sandy Blair, un écrivain en manque d’inspiration bloqué à la page 37 de son roman en cours. Ancien journaliste dans les années 70, il est recontacté par son ancien rédacteur en chef pour faire un papier sur le très mystérieux assassinat de Jamie Lynch, le manager du désormais mythique groupe des Nazgüls. Tête baissée, Sandy fonce sur ce sujet, d’autant plus qu’il va lui permettre de repenser au bon vieux temps, à l’époque où sa vie était moins monotone.
Cette enquête journalistique sur la mort de Jamie Lynch va le mener beaucoup plus loin de prévu. Il va se retrouver à interviewer tous les membres des Nazgüls encore en vie, mais aussi ses anciens camarades perdus de vue. Il va même se retrouver face à des évènements dont la compréhension est hors de sa portée. Il ne joue pas seul sur cet échiquier, mais il est peut-être l’un des rares à ne pas connaître les règles du jeu mystique auquel qu’il joue !
300 pages de rien, 200 pages de n’importe quoi
Difficile d’expliquer le ressenti que j’ai eu sur ce roman. Clairement George R.R. Martin, créateur
du Trône de Fer, est ici méconnaissable puisque l’histoire est quasiment plate.
Les 300 premières pages sont consacrées aux recherches que Sandy Blair fait pour son article avec ses souvenirs des sixties, sa vie actuelle plutôt ratée, ses rêves et espoirs d’autre fois et ses désillusions d’aujourd’hui. Un truc plutôt pathétique en fait, même si cela nous permet d’imaginer le délire que ça pouvait être dans le monde de la musique au temps des hippies.
Le groupe qu’il va interviewer : les Nazgüls, sont maintenant de gros pépères qui ont pas réussi dans la vie après la mort tragique de leur leader, là aussi c’est pathétique. Mais on notera quand même plein de belles références musicales, des citations des grands du rock’n’roll, ce qui fait qu’on a en permanence une super bande son qui déchire tout dans la tête en lisant ce roman ! Et puis y’a aussi les quelques références à Tolkien en lien avec le groupe de musique, qui sont pas mal mais un peu trop barrées pour être vraiment efficaces.
Les 200 dernières pages. Là, on dirait que subitement l’auteur s’est réveillé et est parti dans un gros trip hallucinatoire. D’un coup on voit apparaître des fantômes, de la magie du sang, un pouvoir de la musique… Du grand n’importe quoi mais avec plein d’actions d’un coup, et c’est clairement la partie la plus intéressante du roman.
Mais bon, soyons réalistes, on n’achète pas un roman de 500 pages pour en avoir pour son argent seulement à partir de la 300ème ! Surtout à plus de 20 € le bouquin.
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Une réponse à “[Critique Roman] Armageddon Rag de George R.R. Martin”
Dommage, j’allais me précipiter… pour info, Martin a aussi écrit des nouvelles de SF, à mon avis de très grande qualité, dans un style assez classique, en particulier le recueil (probablement introuvable maintenant) : Chanson pour Lya.