# Critique Ciné

Sin City 2 : j’ai tué pour elle

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Vous souhaitez vraiment qu’on vous dévoile l’intrigue du film ? Bien sur que non. Sin City, la ville des péchés, la ville laide, son ambiance de malade, ses scènes choc qui te baffent l’histoire à coup de gros calibre dans le cervelet.

On retrouve le style qui avait tant plu (ou déplu) il y a neuf années déjà. On retrouve nos personnages pour une heure quarante d’orgasme et de divertissement. La plupart des gens peineraient à monter une seule photo aussi classe qu’une seule image de ce film et Robert Rodriguez nous en imprime 6120 dans notre mémoire.

Séduction, vengeance, retournement de situation, meurtres, larmes, manipulation

Le cocktail classique. 

Rodriguez : la partouze virtuelle de stars

 

Non mais sans déconner, quand on connait le budget des films de Robert, le fait que les acteurs qui se donnent la réplique n’ont même jamais tourné ensemble, comment fait-il pour rassembler autant de stars ? Même si ça ressemble un peu à une collection Panini moi je kiffe, surtout que ça ne ressemble pas à une ancienne réunion de classe remplie d’arthrose façon les Papyspandexables. Dans l’ordre de leurs prénoms parce que c’est plus simple comme tri dans Textpad #TeamFainéant :

Bruce WILLIS, Dennis HAYSBERT, Eva GREEN, Jaime KING, Jeremy PIVEN, Jessica ALBA, Joseph GORDON-LEVITT, Josh BROLIN, Mickey ROURKE, Powers BOOTHE, Ray LIOTTA, Rosario DAWSON, Stacy KEACH et plein d’autres.

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Un divertissement qui n’a pas honte de ses origines

Souvent les réalisateurs veulent donner une profondeur aux BD qu’elles n’ont pas forcément. Ils ont aimé l’oeuvre mais ne peuvent pas s’empêcher de la modifier, la triturer.

Ici le film ne se cache pas de ses origines au point d’en devenir plus un film d’animation qu’un vrai film en décors réels. Ici c’est fonds verts, fils pour ajouter de l’ampleur à l’action, rien n’est réel, tout sort de la case d’une BD.

Même les acteurs sont parfois méconnaissables pour servir l’oeuvre, pas grave. Regardez le résultat en mouvement :

Robert Rodriguez et Franck Miller : morceaux choisis

Comme la projection était suivie d’une masterclass avec Franck Miller et Robert Rodriguez, voici quelques extraits avant que la vidéo en découlant soit disponible sur le net :

Robert Rodriguez : J’aimais tellement sin city que je demandais systématiquement à mon libraire s’il en avait un nouveau. Quand j’arrivais à la maison, je me rendais compte que j’avais déjà trois exemplaires du dernier. J’ai dépensé tellement de pognon là dedans ! Je me suis dit que je devais en faire un film pour me refaire sur l’oeuvre (rires).

Robert : Du coup j’ai décidé de tourner l’introduction du premier film comme ça, gratis, dans mon studio pour aller la présenter à Franck. Je lui ai dit : si ça te plait, banco on fait le film, sinon tu te gardes ça comme un court métrage pour toi.

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Franck Miller : Avec Robert j’ai appris la maxime « qui a besoin d’Hollywood ? ».

Robert & Franck : Si le film marche il y aura un troisième. Si vous le supportez pas de problème.

Franck : J’ai tellement envie de partager encore plein d’histoires avec vous, ce serait un plaisir.

Ils s’entendent bien, se laissent parler l’un après l’autre.

Comme d’habitude Robert explique que parfois il filme des dialogues entier sur écran vert où les deux acteurs ne tournent jamais physiquement ensemble, ne se croisent pas sur les plateaux et rien ne se remarque au montage, on les croirait en train d’argumenter face à leurs haleines respectives. Chapeau !

Franck : Les acteurs / actrices, tout ce que vous entendez sur eux sont des conneries, ce sont des gens qui bossent vraiment dur.

Robert : Si vous regardez la BD les scènes impactantes sont déjà là. Si vous tenez la BD devant le film plan par plan, vous voyez que je l’ai juste filmée. Hollywood ne fait pas ça, ils voient quelque chose de bien, une scène, et ils le changent entièrement.

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Note sur 10 8
Vous n'avez pas aimé le premier ? Evitez le second. Vous n'avez pas vu le premier ? Matez le blu-ray avant d'aller en salle savourer le second. Pour les autres vous devez déjà savoir quand vous irez le voir non ? Un second épisode non parfait mais qui ravira tous ceux qui ont aimé pour une raison ou une autre l'univers, son déroulé fidèle, son esthétique terriblement séduisante.
  • L'impact visuel toujours aussi efficace de Sin City et qu'on est heureux de retrouver
  • Rodriguez qui a l'honnêteté d'effacer son style derrière celui de l'oeuvre au lieu de l’interpréter / la dévier / la rebooter / la spin-offer comme c'est si courant désormais
  • Il n'a pas séduit ces (désormais) vieux élitistes de Mad Movies, c'est un bon signe ! (#troll #quoique)
  • 3D agréable, sans doute parce que le film est plus proche d'un film d'animation que d'un vrai film d'ailleurs
  • Réussir à monter une telle oeuvre sans se faire mener par le bout du nez par les majors classiques, merci Miller et Rodriguez, vous nous faites rêver à d'autres adaptations (dans tous les domaines) moins trahies par ces gens qui n'aiment pas leurs clients
  • 1h40 seulement, on en aurait bien pris pour une demi heure de plus
  • L'histoire de Johnny vraiment accessoire donne un peu de mou au film, heureusement le rythme rebondit vite

à suivre

Commentaires

Une réponse à “[Critique Ciné] Sin City 2 : j’ai tué pour elle”

  1. Pras dit :

    J’ai hâte 🙂

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