Parue aux éditions Delcourt début septembre, cette bande-dessinée de Fabrice Colin et Sasha Goerg est une adaptation de nouvelles du célèbre auteur de thrillers policiers: R.J. Ellory dont je vous avais déjà parlé au sujet de son roman Mauvaise étoile.
Le meurtre d’une jeune femme
Chicago, dans les années 50. Une jeune femme, Carol Shaw, est retrouvée assassinée, étranglée chez elle. La sœur de la victime réclame justice, les policiers enquêtent, rapidement un suspect est arrêté.
Quelques années plus tard, la sœur, Maryanne, arrive pour l’exécution du coupable, elle est dans un état second. Tout lui revient en mémoire, sa sœur, sa presque-jumelle, les bons souvenirs et maintenant ce cauchemar… elle ne veut qu’une chose, voir Lewis Woodroffe rendre son dernier souffle sur la chaise électrique qui va lui frire de cerveau d’ici quelques minutes.
De son côté l’inspecteur Maguire est aussi dans la salle mais les considérations de celui-ci sont différentes. Il est pris de doutes. Lui qui a participé à l’enquête se demande si ce coupable, qui a tout avoué, ne semble pas finalement un peu trop coupable pour l’être.
Un meurtre, trois points de vue
Chicagoland est une adaptation d’un recueil de trois nouvelles écrit par R.J. Ellory: Trois jours à Chicagoland que je ne connaissais pas mais en revanche on reconnait bien dans cette BD le style de ce maitre du roman policier qui s’amuse à jouer avec les certitudes du lecteur.
La BD est divisée en trois parties, chacune racontant le meurtre du point de vue d’un des personnages: le tueur présumé, l’inspecteur de police et la sœur de la victime.
Les trois versions de l’histoire de l’assassinat seront nécessaires pour que le lecteur comprenne vraiment ce qui s’est passé et évidemment on est surpris! J’ai trouvé vraiment originale l’idée de montrer les points de vue des protagonistes qui se confient au lecteur en tout franchise, ça apporte une sorte d’intimité et accentue encore plus notre envie de connaitre la fin.
Quant aux dessins de Goerg, ils sont plutôt sobres mais agréables, avec des couleurs douces, comme pour contraster avec la force des récits et le mélange du scénario, des dialogues et des dessins fonctionnement merveilleusement bien.
J’ai beaucoup aimé cette BD de 140 pages. Lue d’une traite, je suis restée scotchée jusqu’à la dernière page avec l’envie de comprendre le fin mot de l’histoire!