Delcourt nous gâte en cette fin d’année en sortant un petit comics de derrière les fagots : Stumptown. Si vous ne connaissez pas, sachez que cela n’est ni Marvel, ni DC. Il s’agit d’un éditeur moindre : Oni Press, qui l’a publié en VO il y a quelques temps déjà.
L’histoire : Dex est une jeune femme qui a monté son agence de détective privé. Malheureusement, elle est beaucoup moins douée au jeu que pour résoudre des affaires. Sa chance semble tourner lorsque la directrice du casino de la Wind Coast lui offre d’effacer sa dette. En échange, elle doit retrouver sa petite-fille disparue. Mais pour Dex, cette affaire se révélera bien plus dangereuse qu’elle l’imaginait…
Ce polar débute comme il pourrait finir. Deux gros bras s’en prennent à Dex et l’abattent de deux balles dans la poitrine. Mais à la page suivante, le comics débute vraiment. On retrouve Dex avant toute cette affaire, accoudée à une table de craps en train de perdre son argent. Et c’est là que tout commence ! La gérante du casino lui propose d’effacer son ardoise en échange d’une enquête : retrouver Charlotte, sa petite fille disparue depuis quelques jours. N’ayant pas vraiment le choix, la dame se lance dans l’enquête qui lui fera rencontrer la mafia locale, se faire tabasser et la conduire au moment fatidique où elle se fera tirer dessus.
Greg Rucka nous offre ici un très bon polar. Le personnage de Dex est rendu très attachant. Têtue franche, fidèle, un peu paumée… On se prend très vite d’affection pour elle. D’autant plus que les trahisons s’enchaînent ! Heureusement, elle a des gens sur qui compter ! D’autant qu’elle se révèle plus intelligente qu’elle n’y paraît. On peut dire qu’elle incarne le personnage principal qui pousse ce récit encore plus loin !
Le reste est un polar sombre, avec ses moments de violence, mais aussi de calme. Ici rien n’est exagéré. Les vilains ressemblent à ce que l’on pourrait imaginer de la réalité. Point de personnage qui va se prendre une rafale de mitrailleuse et se relever. Non. Ici, nous ne sommes pas dans l’héroïsme, le miracle ou autre. Le récit a un coté réaliste très rare dans ce genre d’histoires.
Le dessin de Matthew Southworth ancre encore plus ce récit dans la réalité. Le trait est fin, sombre mais reste sobre. Les personnages sont sans doute ce que le dessinateur réussit le mieux. Ils sont frappants de réalisme. On voit leurs émotions, leurs réactions… Mention spéciale pour le frère de Dex qui est réaliste et que l’on comprend immédiatement.