On connait tous le paradoxe qui réglemente les plaisirs de la vie adulte. Quand on travaille et qu’on gagne assez pour voyager, on n’a pas de temps libre. Et quand on a enfin le temps pour voyager, on est trop pauvres pour le faire.
Que nenni, il existe des moyens pour contourner cette règle universelle, et je les ai listés (et pour la plupart testés !) ci-dessous.
Solution n° 1 : se faire des nouveaux amis.
De quoi tu as besoin : être capable de te lier d’amitié facilement avec les gens. Ou être une blonde à forte poitrine, mais ce n’est pas donné à tout le monde.
Le plan : élargir ton horizon et ta liste d’adresses où dormir gratos
Le bénéfice retiré : en plus d’être logé gratuitement, tu verras que voyager quand quelqu’un t’ouvre sa porte, c’est découvrir un pays d’une toute autre façon.
Rien de tel que de rencontrer des gens qui voyagent déjà, si possible loin de chez eux, et pourquoi pas qui viennent de s’installer en France. Ils sont libres, cools, mais somme toute ils débarquent et normalement seront très heureux de se faire de nouveaux amis. On a toujours besoin d’un service, d’une information, quand on est loin de chez soi.
Les deux meilleurs endroits où rencontrer des nouveaux amis étrangers, c’est à ton travail ou à l’université. Tu peux aussi donner des cours de français bénévolement. Enfin, tu peux aussi juste t’intéresser au cousin en visite chez ton pote, qui s’apprête à partir pour un treck au Tibet, ou au frère de ta meilleure amie qui revient de son voyage au Mexique. L’important c’est que la démarche soit sincère. Une démarche purement intéressée rendrait l’échange stérile sans suite.
Solution n°2 : le couch surfing et l’échange d’appartement
De quoi tu as besoin : faire partie d’un réseau de voyageurs.
Le plan : trouver un endroit où dormir gratos, rapidement.
Le conseil : bien que les mauvaises expériences soient rares, il faut rester prudent.
Si tu as du mal à créer ton propre réseau d’amis voyageurs, il y a la solution du couch surfing (on surf sur le canapé).
Il existe aujourd’hui plusieurs sites proposant de mettre en relation les propriétaires de canapés disponibles avec les éventuels surfeurs, mais le principe est partout le même : offrir un lit à un voyageur gratuitement et faire ainsi de nouvelles rencontres. Le réseau tissé entre les membres permet de noter et de commenter nos expériences, cela évite les mauvaises surprises.
Global Free Loader : très populaire en Australie et au Royaume-Uni
Be Welcome : très populaire en Europe de l’Ouest… et multilingue ! On publie en français et le site traduit pour nous.
Hospitality club : l’un des sites les plus anciens
Couch Surfing : connu mondialement, mais vend sa base de données depuis 2012
Friends of travel : le site est payant mais propose un service plus complet
Tejo : il faut parler l’Esperanto et payer 16,50€ auprès de la World Esperanto Association, à moins de vous engager à devenir hôte (dans ce cas c’est gratuit)
Warm shower : dédié aux cyclotouristes, existe depuis 1993 ! Inscription gratuite et basée sur la réciprocité.
L’échange d’appartement
Cette solution est largement connue et a même inspiré des films au cinéma. La plupart des sites sérieux prennent des frais d’inscriptions, plus ou moins élevés. Voici quelques adresses pour échanger votre appartement ou votre maison, le temps d’un voyage : Homelink, Troc Maison, Echange vacances, Love Home Swap, Switch home, Echange Immo. Enfin, vous pouvez aussi publier une petite annonce sur des sites comme The Craiglist ou Le Routard.
Ma mère, heureuse retraitée, échange sa maison depuis plusieurs années et n’a jamais rencontré de problème. L’important, encore et toujours, est de prendre le temps de tisser des liens avec son interlocuteur.
Solution n°3 : hébergement contre services, le volontariat et le WWOOFing
De quoi tu as besoin : du temps à consacrer, avoir envie de voyager sans forcément se la couler douce
Le plan : se retrousser les manches en échange d’un lit et/ou de repas
Le conseil : il ne faut pas hésiter à frapper à toutes les portes et proposer son aide, avec un grand sourire
Les associations d’Auberges de jeunesse, mais aussi d’autres communautés comme Emmaüs, proposent de loger gratuitement les voyageurs en échange de quelques heures de travail. Tu peux aussi devenir saisonnier dans une auberge – et du coup développer ton réseau d’amis voyageurs !
En ce qui concerne le volontariat, il existe plusieurs associations, avec des chantiers plus ou moins difficiles et plus ou moins longs. Que ce soit pour réhabiliter un site classé UNESCO, restaurer un manoir médiéval, aider à reconstruire un village, préserver l’environnement, il y en a pour tous les goûts.
Volontariat.org et Solidarités Jeunesses sont deux associations connues mondialement.
Rempart propose des chantiers en France.
Eco-Volontaire propose des missions centrées sur l’environnement.
Enfin, vous pouvez proposer votre aide en échange d’un toit et de trois repas par jour à une ferme d’agriculture biologique, partout dans le monde. C’est le réseau World Wide Opportunities on Organic Farms.
Le site WWOOF français, ou le site international répertorient des centaines de fermes. Il faut prendre contact avec les sites agricoles afin de déterminer les dimensions du volontariat. Certaines fermes proposent une chambre, d’autres un simple endroit où poser la tente. Il est aussi possible, dans certains cas, de voyager en famille.
En conclusion
Les solutions présentées dans cet article vont toutes à l’encontre du concept du voyage touristique tel qu’on nous le vend. Ce sont des réseaux de solidarité principalement développés sur internet, et fondés sur l’échange. Le but affiché par les promoteurs de ces concepts est de favoriser les échanges culturels, la compréhension mutuelle, la tolérance. Bien plus qu’un simple coup de pouce entre voyageurs, il s’agit donc d’une démarche militante visant à promouvoir la paix. À vous de coller à cet état d’esprit !
9 réponses à “[Vie de Globetrotter] Voyager fauché : l’hébergement”
Vraiment sympa cet article. J’ai dans l’idée de faire une partie de l’Irlande à pied, et si possible pour pas cher 😛 ; je note donc toutes les astuces pour plus tard.
J’espère qu’il y aura d’autres articles dans le style, « comment manger pour pas cher », « se déplacer avec 10 francs » , …
Merci BlackBaloo ! Il en faut peu pour être heureux, n’est-ce pas ? 😉 J’ai un autre article dans le même genre qui s’en vient, j’espère qu’il te sera utile.
Sympa comme tout cet article 8)
Merci, collègue <3
…Vous affirmez que l’organisation Couchsurfing vend sa base de donnée. Pourriez vous développez, où laisser un lien de votre source. Merci et bonne continuation!
PS: Sera t il possible de vous entendre un jour chanter » Il en faut peu pour être heureux » …?
Désolée pour le retard de ma réponse. En tapant « couchsurfing », « vente » et « base de données » sur mon moteur de recherche, je trouve ces deux références : http://www.rue89.com/2012/09/27/au-tour-de-couchsurfingorg-de-pietiner-votre-vie-privee-235692
http://fr.wikipedia.org/wiki/CouchSurfing (paragraphe « Conditions d’utilisation »)
En ce qui concerne ma propre source, c’est ici : http://www.cslegacy.org/
Moi aussi j’aimerais bien t’entendre chanter « Il en faut peu pour être heureux»… 😛
J’attends que l’été se termine, sinon la pluie d’automne va commencer à tomber plus tôt que prévu :p
Super l’été ici c’est fini en septembre et il pleut toujours anyway… J’aurai donc une version live dans 3 semaines 😉