# Critique Musique

MUSE : Resistance (Collector Edition)

Oyez oyez ! Le nouveau MUSE est arrivé !

Avec ce bel objet de passionné de musique, nous allons essayer de faire revivre une (petite) rubrique de critique musicale. Un morceau, un album m accroche et ne sort pas de ma tête ? Il aura sa place ici dans un billet assez long disséquant la-dite œuvre, et essayant de vous faire partager comment un titre peut être vécu, quelles images peuvent naitre dans ma tête à leur écoute, et comment ils peuvent accompagner avec brio un moment de vie. Maestro ? Musique !

Muse_Coffret_Detail

La nouvelle galette livrée en cette fin d’été par le trio MUSE était des plus attendues. Je n’ai pas hésité a me le commander en voyant le collector proposé sur AMAZON d’ailleurs. Ce coffret contient deux Vinyls aux pochettes superbement illustrées. On découvre également une lithographie, l’album en version CD+DVD et une clé USB du plus bel effet ! D’entrée de jeu je regrette que le packaging du CD ne soit pas une version propre au coffret, mais celle que l’on trouve dans le commerce…dommage.

Muse_Cle_USB

Du coup ce n’est pas 1 exemplaire mais 3 exemplaires de l’album (numérique, cd, vinyl) et j’avoue que pour moi c’est appréciable. Je gagne en effet le temps de conversion en mp3 du CD pour l’avoir sur l’Ipod par exemple. Le DVD recèle un making-of de l’album, ou l’on voit nos trois anglais s’amuser dans le studio de Mattew Bellamy. Même si la présentation du DVD est geek au possible et le making-of est toujours intéressant, je trouve ce dernier creux et sans intervention aucune de la part des protagonistes en interview ou autre. De plus c’est le seul contenu du DVD, alors qu’un live ou un clip en exclusivité aurai été bienvenu…Encore une fois dommage…

Muse_Dvd_Making_Of

Une fois le coffret disséqué voyons ce qui se cache dans le CD. 11 titres, dont 3 ne formant que les mouvements d’un seul morceau. L’inspiration classique prônée par Mr Bellamy est bien la. Voyons donc dans la suite de cet article ce que valent ces 8 premiers titres avant de fondre sur la symphonie finale…

Il ne faut pas plus de quelques notes a « UPRISING » pour nous rappeler combien le trio peut être incisif et percutant. Un savant alliage dont ils sont spécialistes nous fait monter au plus haut avec ce titre. Une ascension fulgurante mais heureusement que l’on ne se doute pas de ce que préfigure cette montée…

En effet le second titre rompt tout de suite le charme. « RESISTANCE » débute comme une soupe de Robert Miles, une voix a peine présente, une sorte de trip eurodance improbable qui nous fait tout de suite vérifier si c’est bien le cd de MUSE qui tourne, ah beh oui…ah beh merde ! Bon tout n’est pas dégueulasse, mais on sent bien que seul le refrain les a inspiré et que les couplets et ponts ne font que nous fatiguer.

Les écarts étant acceptables,on laisse finir la chanson sur une note mitigée et le titre 3 se présente… un haut le cœur aigre m’a saisi sur la première mesure… Imaginez simplement que le titre « UNDISCLOSED DESIRE » soit l’accouplement satanique de Matt Pokora et de Depeche Mode (avec tout le respect que je dois a ces derniers, très grand groupe devant l’éternel). Sauf que MUSE qui fait du Depeche mode, c’est très moche et MUSE qui se paie une intro a la Matt Pokora, c’est vomitif. Ces 3min56 sont un supplice qui détonne avec tout le reste du CD. Mes oreilles en saignent encore. Je n’en dis pas plus, étant certain que quelques uns oseront dire « oh, j’aime bien moi ». Peut être… Soit… Ok…Mais moi j’aime pas.

Comme pour essayer de nous consoler, « UNITED STATES OF EURASIA » plante ses premiers accords, et apaise tout de suite les tensions. Du piano, une voix douce bien portée, un pont qui nous rappelle étrangement quelque chose… Non ? Écoutez juste ce morceau avant celui de MUSE…

NDLR Pras: Uprising sur une télé italienne, muse n’aime pas le playback

Ah oui tout de suite ! Rien a dire sur ce clin d’œil, bien emmené, honorable, aussi bien dans la structure que sur le pont clairement et ouvertement inspiré. Ce titre sonne comme une marche des peuples de la grande Europe, aux différents accents, et est plutôt réussi. Un final sur des cris d’enfants, une nocturne de Chopin et un bruit d’avion au décollage, c’est beau, clap clap…On en redemande.

« GUIDING LIGHT » vient ensuite, balade un peu fade aux accents encore une fois tout droits venus de QUEEN mais surtout de U2… Un titre neutre, sans aucune réelle émotion, étonnant de la part de MUSE, qui a su nous habituer à des balades bien plus planantes, enivrantes et bourrées d’émotion…dommage.

« UNNATURAL SELECTION » débarque alors, 6ème titre de cet opus. Et la j’ai envie de dire OUF! Les voilà donc a l’œuvre sur ce qu’ils savent faire de mieux, des riffs rock, une rythmique simple mais qui paie tout de suite. On sent nos neurones s’activer et se remettre du traumatisme « UNDISCLOSED DESIRE ». Le son que l’on aime a mis du temps a se montrer, et le viol auditif perpétré pendant la troisième piste devient un souvenir. Un excellent titre.

Souvenir presque pardonné lorsque résonne « MK ULTRA ». Le voilà donc LE titre de cet album. Fermez les yeux, montez le son, allongez vous, vous n’etes plus sur terre, mais accroché a un astéroïde traversant l’univers a pleine vitesse. Le meilleur morceau de l’album est la. Profitez en bien ! (au cas ou le fantôme de Matt pokora revienne a la charge…) Une version 8bits de ce titre fait d’ailleurs fureur depuis deux jours et est des plus sympa.

NDLR Pras: Voilà voilà 8 bit powaaa

« I BELONG TO YOU (mon coeur s’ouvre a ta voix) » nous propose de nous laisser porter, la mélodie nous entraine facilement, une nouvelle fois c’est de la QUEEN-touch qui ressort comme inspiration flagrante (killer queen et sunday afternoon). Un interlude « revival-romantico-franco-piaf » en français approximatif dans le texte (si si). Quelques instruments a vent de ci-delà et voilà ce 8ème titre emballé et fermant le rideau sur cet opus.

La foule est debout, applaudit, siffle, certains huent, d’autres malgré le rythme des derniers morceaux quittent la salle, ne cherchant pas a saluer au moins l’audace d’un tel virage dans la carrière du trio. Mais c’est véritablement lorsque le rideau va se rouvrir pour le rappel et que les lumières vont s’éteindre que le virage va être pris. Tout ce qui précédait n’était donc qu’une amorce…

« EXOGENESIS SYMPHONY » : Osé, épique, puissant, incroyable…La scène dévoile un ensemble de cordes, une composition grandiose, une quinzaine de minutes, trois mouvements alliant rock et classique sans une once de mauvais gout. On reste bouche bée en se disant que cette œuvre qui a germé il y’a des années dans la tête de l’autodidacte Mattew Bellamy puisse être aussi inspiré et aussi empreinte de classique. Sans aucun mal des images de film épique naissent dans notre esprit… Que ce soit un remake de Blade Runner usant de cette symphonie comme thème, ou bien simplement un tout autre film de SF bien emmené et nous voila conquis… Le travail de composition est indéniable et leur capacité à créer ce genre de symphonie ne peut plus être remise en cause. Messieurs les anglais, chapeau.

EN CONCLUSION

Qu’est-on en droit de penser de cet opus ? Tout d’abord qu’il ne laissera aucun amateur indifférent. Il pourra choquer, ou plaire, même les deux à la fois. Ce n’est certainement pas LE grand album du trio anglais, mais un album « Important ». Les références musicales sont assumées haut la main, le côté touche à tout nous prouve une nouvelle fois le talent de ces trois garçons. Néanmoins j’en attendais énormément, la déception est de taille…J’avoue que je me pose la question de l’utilité de titres comme Undisclosed Desire et Resistance, injouables en live, hormis le souhait de toucher une « clientèle » différente. Quand à Exogenesis Symphony, espérons que ce ne soit que le prémice d’un album entièrement orienté classique. Le trio a d’ores et déjà avoué se tourner vers des pistes « asiatiques » pour leur prochain opus…A voir.

MuseTheResistanceTour092902100.jpg

Même la version collector (63 €) n’est pas vraiment à la hauteur de ce qu’on peut attendre d’un collector… Le DVD pauvre en contenu et l’absence de livret plus exclusif que celui de la version (CD+DVD) aurai vraiment été souhaitable…Prochain rendez vous le 17 novembre pour leur show !

Ecoutez gratuitement l’album « The Resistance » de Muse sur Deezer

Note sur 10 5
Un album important...Du très bon...Mais malheureusement du très mauvais. Des bonus trop rares et un coffret pas vraiment à la hauteur des espérances...Le live pourra tout changer.
  • MK ULTRA
  • Exogenesis Symphony
  • La qualité des compo, même la plus pourrie est vraiment pourrie.
  • Undisclosed Desire
  • Resistance
  • Guiding Light
  • Le DVD un peu "nu" et pas de livret propre au collector

à suivre

Commentaires

10 réponses à “[Critique Musique] MUSE : Resistance (Collector Edition)”

  1. nelsHD dit :

    Merci pour ta super critique.
    J’ai reçu simplement le coffret CD+DVD.
    Il est vrai que j’aurais sauté le pas du coffret ultime avec le vinyle mais le prix m’a méchamment calmé 🙂
    Uprising, Unnatural Selection et MK Ultra sont vraiment géniaux ! Et à jouer à la gratte, c’est jouissif 🙂
    Je reste également sur ma fin lorque j’entends Undisclosed Desire.
    Cependant, je suis fan de Muse … et en tant que fan de ce groupe, je peux tout accepter ! Même le maigre DVD avec un menu Ô combien électro 🙂
    Il fera partie de ma disco de l’année en même temps que le nouveau Arctic Monkeys !

  2. elchikito dit :

    @nelshd merci pour ce gentil commentaire ! ca me motive pour d’autres critiques 😉

  3. Jeremy dit :

    @elchikito : très bon article 😉 et finalement même si l’écoute est pas forcément facile au début, on s’attache vite à toute les chansons après plusieurs écoutes 🙂

  4. Ness dit :

    Très bonne critique, agréable à lire!
    C’est vrai, à la première écoute, l’album est plutôt déroutant… Beaucoup ont été déçus de ce nouvel opus mais pour ma part, j’ai retrouvé un Muse que j’aime: audacieux, expérimental et libre.

  5. nelsHD dit :

    @Jeremy @Ness : exactement … déroutant mais plus l’oreille écoute l’album, plus cette dernière s’habitue.
    @elchikito you’re welcome 😉

  6. Attention l’expert Muse parle (Hein Jérémy que c’est vrai) : Ma copine aime beaucoup même si la première écoute fut douloureuse pour elle. De toute façon c’est en live qu’il va falloir voir ce que ça vaut.

  7. elchikito dit :

    @ness tu as tout résumé « audacieux, expérimental et libre »

  8. ozknuckles dit :

    pas tous a fait en accord avec ta critique,certes il vrai que c’est déroutent, mais ce que j’aime bien, et le faites que MUSE ose innover et non pas garder un recette qui fonctionne, et pour finir je trouve que après plusieurs écoutes, qu’il y a beaucoup de finesse dans cette album, et qu’il ya surtout un travail musical

  9. L'espagnol dit :

    hola primo!
    Putain de bien écrit cet article ! j’en veux d’autres !!!
    Je ne connais pas (encore) le dernier Muse mais j’aime bcp leur single, simple et efficace, et j’ai halluciné quand je les ai vu le jouer en Playback en Italie, vous avez bien fait de mettre ce lien! quel culot! j’étais sur le cul !
    Salud!
    L’espagnol

  10. mili dit :

    UNDISCLOSED DESIRES:POUR MOI DU PUR SON,Rien a redire sur cet album! Et le Live au Stade de France parle de lui meme.
    DU GRAND KIFFFF.