# Réflexion

Le Jeu vidéo Collector – Partie 4

Le Label : la solution ?

Alors, faut il mettre en place un système de label ? A l’image des prix Goncourt ou d’une distinction « recommandé », l’intérêt d’une telle initiative serait effectivement de mieux guider le consommateur dans le choix de prendre un collector ou une version standard, en fonction de sa qualité. Quels critères choisir dans ce cas ? A cette question, plusieurs pistes semblent possibles : la qualité du packaging, la pertinence des goodies qui accompagnent le jeu, la quantité produite évidemment, le prix fixé par l’éditeur. Reste à savoir quel organisme suffisamment impartial serait en mesure de l’appliquer et à quelle échelle: ce système ne peut en effet avoir de valeur qu’à grande échelle, au-delà du simple national.

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Plus que le label, ce qui est le plus important, c’est de revenir aux sources mêmes du collector : un produit réalisé par ses concepteurs en guise de remerciements aux fans qui les ont soutenus dans leurs travaux. Un produit dans lequel les concepteurs ont rajouté des éléments qui sont destinés à leurs fans mais qui ont peu d’intérêt pour le public profane. C’est un aspect trop souvent oublié pour cause d’enjeux économiques et on se retrouve trop souvent avec des pseudo-collector ou édition spéciale où on vous rajoute 2 / 3 personnages ou chansons ou décors comme prétexte pour augmenter les prix du produit alors que ces éléments auraient très bien pu faire partie intégrante de la version standard. Voilà qui est révoltant tout simplement !

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Le collector : modèle de lobby des éditeurs ?

dematerialisation.jpgLa progression de la dématérialisation aujourd’hui cache en réalité non pas la disparition du support matérialisé comme on le lit trop souvent partout. En réalité, elle cache la disparition des supports standards et dans une certaine mesure de l’édition spéciale (édition standard avec quelques compléments). Car, comme vous l’avez compris, ces modèles de vente ne sont pas suffisamment rentables pour notre éditeur.

On se dirige donc progressivement vers un modèle de vente que l’on perçoit déjà sur le marché de la musique : on retrouvera les jeu complet standard et leurs ajouts en DLC téléchargeables directement et uniquement sur la boutique virtuelle où l’éditeur fixe son propre prix; tandis que dans le commerce, on retrouvera uniquement des produits collectors comprenant goodies et autres (que l’éditeur fixe au prix qu’il souhaite également) car ce que recherche le consommateur, c’est l’objet ! Il paraît donc inéluctable qu’un tel avenir se profile à l’horizon en vertu des lois du marché et du développement expansif d’Internet. Tous les constructeurs de consoles et de téléphones l’ont bien compris et tentent de multiplier les expériences dans le domaine de la dématérialisation au maximum dans ce but et avec le consentement des éditeurs logiquement.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

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A lire: Chapitre 3 – Jeu vidéo Collector : quelle assurance pour le consommateur ? , le chapitre 2, et le début du dossier dans le chapitre 1.

à suivre

Commentaires

3 réponses à “[Réflexion] Le Jeu vidéo Collector – Partie 4”

  1. Sebkun!! dit :

    Je suis complètement d’accord avec toi sur le fond du problème : comment distinguer une version collector de qualité d’une arnaque… La frontière peut s’avérer très fine j’en veux pour exemple l’édition limitée de Batman Arkham Asylum. L’édition US est splendide tandis que la version FR est une arnaque (boitier pourri, batarang au rabais).

    Cependant, je ne vois pas vraiment comment on pourrait mettre en place une entité de contrôle. Les éditeurs ne vont pas envoyer leurs éditions pour validation à un site ou magazine (surtout que souvent, les éditions collector sont bouclées au dernier moment).

    Le seul moyen disponible reste la vigilance des consommateurs qui doivent se renseigner avant de dépenser leur argent (surtout une somme importante comme 100€). Mais dès lors qu’un produit est fortement attendu et disponible en version limitée, l’attente est un luxe que le vrai collectionneur ne voudra peut-être pas se payer, de peur de passer à côté du produit…

  2. Choueps dit :

    Ok, donc la version standard, lambada ( (c) elChikito ), de base deviendrait dématérialisée et en vente sur le STORE de l’éditeur ou de la console. Ce qui devrait annoncer une sérieuse baisse de prix du jeu vidéo : pas de packaging, pas de détaillants, pas de centrale d’achats …j’ai retrouvé une étude de 2006 (C’est pas neuf neuf mais ça suffit pour illustrer !) de la répartition (hors taxe of course) :
    25 % : Dev + Editeur
    11 % : Marketing
    15 % : Royalties console et Packaging
    17 % : Logistique de diffusion, suivi des ventes, …
    Total Part One = 68%
    32 % : Détaillant ou Grande distribution.
    Donc les 32% devraient sauter !!! Et un petit pourcentage du packaging aussi : 70€ => 52€. Ce qui creusera un fossé entre le tarif de version de base et une version collector (même indigne du nom !) qui tutoies les 100€ : c’est du 1 collector pour 2 standards…A moins que l’éditeur ne récupère totalement ou partiellement cette part du gâteau :-))
    Merci pour cette admirable épopée dans l’univers des collector’s, trés bon post.

  3. Loky5 dit :

    Bonne réflexion et je suis d’accord avec toi sur le fond du problème.
    Cependant, on oublie vite plusieurs détails : le consommateur a le choix ! Rien ne l’oblige à se payer le Batman collector. Si il y avait volontairement une diffusion repoussée de la version standard spécialement pour créer un besoin auprès des joueurs, là le problème se poserait plus radicalement.
    Ensuite n’oublions pas pour cette histoire de prix que nos jeux SNES d’époque vallait tout autant qu’un jeux PS3 ! Inflation en moins ! Et oui, donc sur un même référentiel on aurait du payer surement 85 voir 90€ nos jeux ? non, l’évolution des matériaux et la production de masse a pu réduire les prix : en échange les devs font un effort vers le consommateur et c’est bien vu de leur part. Je n’approuve pas non plus cette politique, mais qui va gueuler pour la marge de la grande distribution sur un paquet de BN, ou une bouteille de coca ? Pire ton menu McDo payé 7€ qui ne revient qu’à 2€30 à la firme… pourtant là tu paye même si c’est mauvais pour toi.
    Quant à labéliser, pour moi ça serait une belle erreur. Meme si le consommateur saurait à quoi s’en tenir, et encore on labélise quoi ? Le fait qu’il y ai un making of et un artbook sinon c’est pas du bon vrai collector qui va faire plaisir ? Labéliser s’est forcer la main des createurs et à terme on pointerait non plus sur une édition sympa mais sur des éditions deluxe (comme au mcdo hein) qui elles planeront à 150€ sous pretexte de la labélisation.
    Cependant, je suis d’accord, le DLC a produit un effet pervert (Prince of Persia pour ne pas le citer) et je pense que les éditeurs ont compris l’appel car ils commencent à nous sortir des versions alternatives dont Star Wars the Force Unleash Ultimate Sith Edition (*reprend son souffle*) est un bon exemple et tout à l’avantage du consommateur finalement puisque le jeu est rentabilisé et les hardcores gamers ont déjà acheté les DLC depuis un moment. (RE5 alternate édition est en péparation également, ou les editions Game of The Year comme Fallout 3 ou Oblivion on ouvert la voie)
    Au final ça offre un bon panel qui comble l’impatient gamer collectionneur tout comme le casual à la traine je trouve.
    Et puis comment ne pas parler d’Assassin’s Creed 2 qui se paye le luxe de sortir en 4 versions ? L’excellente facture de la figurine, le diorama qui rend le packaging utile et agreable, les goodies dont le artbook reliure cuir, et les dlc. D’ailleurs ces dlc ils seront vendu combien ? 5€ unité, voila j’en ai 3 ça me fait en comparaison les bonus de la collector gratuits si je ne m’en tiens qu’à la production du jeu stricto sensus. Je sais je suis exigeant, mais cette fois j’en ai eu pour mon argent.

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